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Nuits
Claire Fristot aka A-li-ce : live video;
François Wong : sax électrifié.

2009, Paris. Je rencontre A-li-ce dans un café. Nous ne nous connaissons pas, mais j'ai souvent eu l'occasion de mêler mon saxophone au travail de vidéastes pour différentes performances. A-li-ce est également habituée aux rencontres avec des musiciens live.
L'accroche artistique est instantanée. Nous nous sommee trouvés sur le net... et habitons à une station de métro l'un de l'autre. Je souris de ce hasard qui n'en est pas un.
Le musicien qui a déjà joué avec des images sait quelle est l'urgente, l'impérative, l'indispensable nécessité de vibrer en phase avec elles. Impossible de jouer sans être surpris, sans que l'image ait une puissance esthétique ou intellectuelle.
Le vidéaste sait aussi toute l'importance de la cohérence de son travail avec la musique. Une finesse nécessaire pour trouver le positionnement de chacun.
Plus tard, dans ce même endroit, nous décidons de créer une performance en utilisant un vecteur narratif assez libre : le rêve. Chacun raconte les siens, d'enfance, actuels, comment il entre dans le sommeil, comment il en sort, où est-ce qu'il rêve... S'ensuivent des tableaux assez distincts, cascades d'adjectifs, de sensations, de scènes et de souvenirs. Cette trame de mots, nous la mettons en image et en musique avec ce duo vidéo / sax électrifié.



Démarche
Nuits est donc une performance où la musique rencontre l'image. La trame narrative découpée en 6 rêves (Plongée, Air, Absurde, Couleur, Cauchemar, Retour) propose un voyage poétique et circulaire. Malgré cette construction assez structurée, Nuits laisse place à beaucoup d'improvisation et joue avec la souplesse des "instruments", tant du côté du mix vidéo que du saxophone électrifié. L'interaction image-musique est au cœur du dispositif et chaque étape de création a été travaillée en mettant l'accent sur la cohérence du duo.
Au bout de la démarche, l'objectif est de laisser au spectateur un champ imaginaire aussi vierge que possible : sans jouer la carte de l'abstraction totale, les images d'A-li-ce et la musique d'XpiR sont assez ouvertes pour donner lieu à des interprétations multiples. Ainsi chacun peut rebondir, ressentir, réfléchir... Nuits est finalement le miroir de ce qu'ils aiment en tant que spectateurs : sortir un peu différents.
Côté image, A-li-ce, utilise exclusivement des captations personnelles telles que l’animation de papiers, des images brutes ou retouchées. Elle évolue dans des univers graphiques multiples, entre pays des merveilles et images réelles.
Côté musique, j'électrifie mon saxophone et capte l'onde sonore au moyen d'une cellule placée en bec. Le son est traité en live avec des pédales analogiques et numériques. En bout de chaîne, la diffusion est effectuée au travers d'un ampli guitare à lampes pour apporter chaleur et distorsion au son final.